J'M'PRESENTE, JE M'APPELLE ... (non, pas Henri)



Je suis née à Marseille, ville chère à mon cœur que j’ai dû quitter en 2001 pour des raisons professionnelles : j'ai alors habité à Troyes (dans le Grand Nord !) pendant un an puis dans le Golfe de Saint-Tropez, à Cogolin pendant neuf ans.
Passionnée de littérature, c’est tout naturellement que je suis devenue professeur de Lettres. Une véritable vocation née dès l’enfance. C'est mon professeur de français de 6ème qui m'en a donné l'envie et, depuis que j'ai dix ans (ça commence à dater, donc !), cette envie ne m'a jamais quittée ! Et voilà maintenant vingt ans que j'essaie de transmettre mon amour du français à mes élèves.
C’est à l’occasion d’un concours de nouvelles, en 2009, que j'en suis venue à l’écriture. Et depuis, je ne me suis plus arrêtée...

13 janv. 2017

Nouveau concours : nouvelle postale


La nouvelle primée se verra publiée dans la collection "Nouvelle postale". Je trouve le concept très original. 
Leur site, c'est par là  
http://nouvellespostalesae.blogspot.fr/


Le thème : la famille. La difficulté : 1500 mots maximum ! 
J'y ai participé avec ma nouvelle "Chère Inconnue" que j'ai dû considérablement réduire. 

Voici ce que ça donne : 

 Chère Inconnue

Je vous préviens, je préfère que vous restiez pour moi une Inconnue. Rien d’autre qu’une femme de passage, une histoire sans lendemain. Je vous ai souvent croisée, sans oser vous aborder. Tout en vous m’inquiétait : votre regard sombre, vos gestes menaçants. Mais se confier à une étrangère est plus aisé, alors voici mon histoire.
Tout commence par le chiffre dix. Ma famille compte dix enfants, soudés comme les doigts de la main. Ma mère nous a élevés seule, lâchement abandonnée par un mari qui venait l’engrosser et repartait. Pauvres mais heureux, nous manquions de tout sauf d’amour. Nous habitions la rue Monte au ciel, un nom divin.
Je ne me suis pas présenté : je m’appelle René. Tout un symbole, ce prénom : je suis mort-né. Mais tel un phénix, je renaissais de mes cendres, plus fort. Et le SIDA a croisé ma route. Je me suis battu, chaque jour, contre la Mort. Je n’avais rien à perdre et le plus gros restait à gagner : la Vie ! Quand j’étais trop diminué, je prenais le large. On ne peut jouer la comédie à ceux qui vous aiment. Ils voient la pâleur de votre visage, vos joues creuses. Voilà trente ans que je vis avec cette maladie. Mais aujourd’hui, je suis à l’hôpital, plongé dans le coma. Seule la présence des miens me raccroche à la vie, me donne la force d’abattre des montagnes, d’affronter les pires épreuves. Je les entends s’inquiéter, retenir leurs larmes, essayer l’humour quand l’émotion enveloppe les mots de buée. Je me nourris de leur amour. Je sais que mon clan est là pour moi et je me bats encore, toujours, pour que les dix doigts de la main restent unis.
Ainsi s’achève notre conversation. Je t’ai tellement côtoyée, bravée, tu n’es plus vraiment une Inconnue aujourd’hui. Tu m’excuseras, la Mort, mais je vais te fausser compagnie. J’aime trop la Vie !    


Alors, ça vous plaît ? Quelle version préférez-vous ? Celle-ci ou l'originale, plus longue ?
Voir l'article "Chère Inconnue", nouvelle d'utilité publique pour la version longue


2 commentaires:

  1. Même considérablement réduite, cette nouvelle reste dense : le lecteur ressent l'intensité du message du narrateur. L'amour et la vie, plus forts que tout !

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  2. Le combat de la Vie contre la Mort. Merveilleuse histoire !

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Mon portrait du jour sur le blog de Philippe Poisson

Merci à lui !  https://portrait-culture-justice.com/2022/12/portrait-du-jour-peggy-fratorre-auteur-ce-qui-nous-lie-et-nous-eloigne.html?fbcl...